Prise en charge de la dépendance : le débat national est engagé

Modifié le 16 mai 2023

Famille :

Dossiers thématiques

Des débats seront prochainement organisés en région afin d’informer le grand public sur la question de la perte d’autonomie des personnes âgées. Vie-publique vous propose de revenir sur le contexte dans lequel s’inscrivent ces débats.

La dépendance des personnes âgées : un défi médical, social et financier

D’ici une quinzaine d’années, le vieillissement de la population française (arrivée aux grands âges des générations du baby-boom) conduira à une forte augmentation du nombre et du coût de prise en charge des personnes âgées dépendantes.

La dépendance est définie comme la situation des personnes qui, nonobstant les soins qu’elles sont susceptibles de recevoir, ont besoin d’une aide pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie (manger, se laver, s’habiller, se déplacer, etc.) ou dont l’état nécessite une surveillance régulière.

Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), en supposant une stabilité de la durée de vie moyenne en dépendance, plus de 1,2 million de personnes seront ainsi dépendantes en 2040, contre 800 000 en 2005 (+50%). Outre cette forte progression du nombre de personnes à aider, le coût de la prise en charge est appelé à s’accroître, du fait de facteurs prévisibles, comme la diversification des prestations demandées, le renforcement des normes de sécurité et de qualité à respecter, les revalorisations des salaires et l’augmentation du niveau de qualification des personnels intervenants.

Actuellement, la prise en charge de ces personnes combine à la fois solidarité familiale, à travers l’aide apportée par les proches, et solidarité collective, par le biais de prestations comme l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA). Créée en 2002, l’APA est cofinancée par les départements et l’Etat, par l’intermédiaire de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Elle est utilisée pour financer une partie des dépenses liées à la perte d’autonomie (aides et services divers). Son montant est modulé en fonction du degré de dépendance reconnu et du lieu de résidence (institution ou domicile) de la personne. Il est réduit, au titre de la "participation financière du bénéficiaire au financement de l’APA", lorsque les revenus de l’allocataire dépassent un certain plafond (695 euros par mois).

Toutefois, selon l’Insee, ces deux formes de solidarité sont appelées à évoluer. D’une part, la solidarité familiale pourrait diminuer, car le nombre moyen d’aidants potentiels par personne âgée dépendante aura tendance à se réduire (éclatement géographique des familles, baisse du nombre d’enfants par famille). D’autre part, dans un contexte de revalorisation des salaires du secteur de l’aide à domicile, un maintien de l’indexation du barème de l’APA sur les prix engendrerait automatiquement une baisse du pouvoir d’achat de l’allocation.

Dès 2005, la Cour des comptes, dans un rapport thématique consacré à la question de la dépendance, qualifiait cette situation de défi médical, social et financier que seule une politique soigneusement préparée et construite peut aider à relever.

../..

Vie publique 

Auteur(s) :

vie publique

Thématique(s) :

Tags :

Accès thématique

Accès famille

© 2017 CNFPT