La promotion de la bientraitance et la lutte contre la maltraitance

Modifié le 16 mai 2023

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Les concours de la FPT

Par Laurent Jeanmougin
Dernière mise à jour : mai 2016

 

1. La maltraitance des personnes âgées et/ou handicapées

1.1. Définition de la maltraitance

En 1987, le Conseil de l’Europe a défini la maltraitance comme une violence se caractérisant par « tout acte ou omission commis par une personne, s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique ou à la liberté d’une autre personne ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière. »

En 1992, le Conseil de l’Europe a complété cette définition par une classification des actes de maltraitance selon plusieurs catégories :

  • Violences physiques : par exemple coups, brûlures, ligotages, soins brusques sans information ou préparation, non satisfaction des demandes pour des besoins physiologiques, violences sexuelles, meurtres (dont euthanasie)…
  • Violences physiques : par exemple coups, brûlures, ligotages, soins brusques sans information ou préparation, non satisfaction des demandes pour des besoins physiologiques, violences sexuelles, meurtres (dont euthanasie)…
  • Violences psychiques ou morales : par exemple langage irrespectueux ou dévalorisant, absence de considération, chantage, menace, abus d’autorité, intimidation, comportement d’infantilisation, non respect de l’intimité, injonctions paradoxales…
  • Violences matérielles et financières : par exemple vols, exigence de pourboires, escroqueries diverses, locaux inadaptés…
  • Violences médicales ou médicamenteuses : par exemple défaut de soins de base, non information sur les traitements ou les soins, abus de traitements sédatifs ou neuroleptiques, défaut de soins de rééducation, non prise en compte de la douleur…
  • Négligences actives : toutes formes de délaissement, d’abandon, de manquements pratiqués avec la conscience de nuire
  • Négligences passives : négligences relevant de l’ignorance, de l’inattention de l’entourage
  • Privations ou violations de droits : par exemple limitation de la liberté de la personne, privation de l’exercice des droits civiques, d’une pratique religieuse…

1.2. Les caractéristiques de la maltraitance

La maltraitance se caractérise lorsqu’il existe :

  • Une dissymétrie entre la victime et l’auteur : une personne plus vulnérable face à une autre moins vulnérable,
  • un rapport de dépendance de la victime à l’égard de l’auteur,
  • un abus de pouvoir du fait de la vulnérabilité de la victime,
  • une répétition des actes de maltraitance, même considérés comme « petits ». C’est alors ce qu’on appelle la « maltraitance ordinaire », à laquelle on ne prête plus attention.

1.3. Les actions de l’Etat pour lutter contre la maltraitance

L’État, garant de la protection des personnes vulnérables, conduit, depuis le début des années 2000, une politique active organisée autour de trois axes principaux :

  • faciliter le signalement des faits de maltraitance (numéro vert: 3737)
  • renforcer les contrôles opérés au sein des établissements
  • prévenir et repérer les risques de maltraitance en accompagnant les établissements et les professionnels dans la mise en œuvre d’une politique active de bientraitance

1.4. Les aspects de la maltraitance chez la personne âgée ou handicapée

La maltraitance peut s’exprimer de différentes façons. Par exemple, la personne maltraitante peut :

  • Être brutale ou violente dans ses gestes, par négligence ou agacement. (Exemple: pendant les repas obliger la personne à ouvrir la bouche, la faire manger trop rapidement)
  • Utiliser le chantage (Exemple : Si vous ne mangez pas votre purée, vous n’aurez pas de dessert)
  • Adopter le tutoiement sans demander l’autorisation de la personne ou user de familiarités
  • Utiliser les insultes et les humiliations (exemple: « vous êtes dégoutants »)

5. Les causes de la maltraitance

Elles sont très diverses mais on peut citer :

  • Les conditions de travail, la charge de travail, la fatigue qui peuvent conduire le professionnel ou l’aidant à un épuisement (physique ou moral) et à ne plus supporter la fonction de soutien
  • Les sentiments de dégoût vis-à-vis de la personne aidée (notamment dans certains gestes d’hygiène et de confort)
  • Le comportement de la personne aidée (insultes envers l’entourage, prise d’alcool, agressivité, violence …)

2. La promotion de la bientraitance

2.1. Définition

  • Le concept de bientraitance a émergé au début des années 2000 et a été renforcé par le plan « Opération bientraitance » lancé par le gouvernement français en 2009, essentiellement à destination des établissements de soins et d’accueil de personnes âgées. Mais l’idée de bientraitance s’applique aussi en milieu familial, à l’égard des enfants, des femmes, des personnes handicapées et même des animaux.
  • La bientraitance n’est pas seulement l’absence de maltraitance mais une démarche active que la Haute autorité de santé définit comme « une manière d’être, d’agir et de dire soucieuse de l’autre, réactive à ses besoins, respectueuse de ses choix et de ses refus ».

2.2. La démarche de bientraitance

Elle englobe : 

  • le respect des droits, de la liberté et surtout de la dignité du bénéficiaire
  • la bienveillance, attitude positive d’écoute et d’attention vis-à-vis du bénéficiaire
  • la sollicitude, qui vise à rétablir une relation équilibrée au lieu d’instaurer une relation dominant/dominé
  • le « prendre soin » plutôt que le « donner des soins » 
  • la lutte contre la maltraitance physique (coups, gestes brusques…), psychique (langage méprisant, insultes, chantage…), financière (spoliations), médicale (soins inadaptés, lutte insuffisante contre la douleur…), l’usage de contraintes qui ne sont pas dans l’intérêt du bénéficiaire et l’ensemble des négligences passives qui altèrent son bien-être.

2.3. Quelques exemples d’attitudes de bientraitance

Bien traiter une personne dépendante à domicile ou en institution, c'est :

  • Se présenter : Qui je suis ? Pourquoi je viens ?
  • Respecter le cadre de vie de la personne. Elle a ses goûts, j'ai les miens; je ne cherche pas à les changer.
  • Respecter sa pudeur surtout si je viens pour l'aider à la toilette.
  • Etre patient. Si elle m'entend mal, je répète sans montrer d'agacement.
    Si elle comprend mal, je cherche des mots mieux adaptés.
  • Echanger. Je lui parle en douceur et sans la tutoyer.
  • Aider à la prise de repas. Je veille à l'apparence des mets et je m'adapte à son rythme.
  • Etre présent. Je suis à l'écoute et j'accepte ses propos sans jugement.
  • Aider aux déplacements. Je respecte le liberté de ses mouvements, sans contention.
  • Respecter l'intimité. Je frappe avant d'entrer, je suis vigilante à son bien-être en lui laissant le libre choix...
  • Respecter ses croyances. Si je dois accompagner une personne en fin de vie, je veille à son confort et au respect de sa dignité.

Auteur(s) :

JEANMOUGIN Laurent

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