La médiation en bibliothèque

Modifié le 11 décembre 2023

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Dernière mise à jour : juin 2023

La médiation est la pratique qui vise à faire intervenir une tierce personne pour donner des éléments de compréhension à une information. Dans le cas des bibliothèques, le bibliothécaire est appelé médiateur car il permet de mettre en relation les usagers de la bibliothèque et les ressources et collections. Le médiateur doit rendre intelligibles et compréhensibles ce qu'il y a dans les bibliothèques, il doit en faciliter l'accès.

La bibliothèque publique est en elle-même médiatrice, car elle doit donner accès à la culture, l'information, les loisirs. Elle est elle-même vecteur de transmission. La bibliothèque, par ses ressources, documents, services et animations, permet d'avoir une meilleure connaissance du monde qui nous entoure. Elle permet de faire des hommes des citoyens éclairés. Le concept de médiation en bibliothèque est alors porteur de l'idée que les besoins et pratiques des usagers dans leur rencontre avec les documents et services de la bibliothèque sont à prendre en compte.

1. La bibliothèque médiatrice

Cette exigence d'attention aux publics peut se retrouver dans divers dispositifs : tout d'abord, la première forme de médiation est celle qui permet à tous les citoyens de franchir les portes d'une bibliothèque : la bibliothèque ne doit pas être vue comme un temple du savoir, mais bien accessible à tous, ouverte et accueillante. Pour se faire, la redéfinition de ses horaires d'ouverture est un élément primordial. Les ouvertures en soirée et le dimanche sont souvent prébiscitées par les publics. De la même manière, le concept de « bibliothèque troisième lieu » facilite l'accès à la bibliothèque.

Pour le bibliothécaire, il s'agit de rendre visible l'institution dans laquelle il travaille, de la valoriser auprès des usagers, avec des moyens de communication compréhensibles et entendus par le public. Il s'agit pour lui d'avoir une attitude dynamique qui l'amène à solliciter ses usagers, à être dans une politique d'offre volontariste. Car il semble que dans le monde actuel hyper médiatisé, ce dont les médias ne parlent pas n'existe pas : la bibliothèque doit donc être médiatique.

2. Le bibliothécaire médiateur

Ensuite et dans le même mouvement, la médiation en bibliothèque signifie un engagement des bibliothécaires, par exemple pour produire des contenus (citons des exemples tels que des services de questions / réponses, des positionnements de bibliothécaires sur des titres qu'ils aiment ou non…). Ici, cette constante attention sur les publics doit s'accompagner d'une curiosité renouvelée, d'un engagement actif dans les pratiques d'informations actuelles, afin que le bibliothécaire puisse être identifié par les usagers comme étant « des leurs », et non un être désincarné qui se place au-dessus d'eux. La médiation est donc une implication personnelle et de service de la part de la bibliothèque soucieuse de ses usagers. Cette implication et ce souci des usagers doivent pouvoir guider, si nécessaire, toute remise en cause des dispositifs techniques et organisationnels censés « aider » ou « autonomiser » les usagers afin qu'ils soient plus adaptés.

Les bibliothécaires médiateurs doivent répondre aux besoins d'accompagnement de leurs publics. En effet, les publics des bibliothèques ont des compétences informationnelles très hétérogènes. En lecture publique, les bibliothécaires conseillent, montent des programmes culturels, organisent des ateliers numériques, répondent aux questions de toutes sortes ou produisent des articles, des dossiers, de blogs… Dans les bibliothèques universitaires, les bibliothécaires développent des formations pour accroître des compétences informationnelles des étudiants, font de la veille pour l'ensemble de la communauté universitaire, répondent également à des questions diverses… Tous les bibliothécaires sont dont aux côtés de leurs publics, les accompagnent, comprennent leurs demandes, repèrent les informations dont ils ont besoin : c'est là que se joue leur fonction de médiateurs. Les compétences requises sont alors celles du dialogue, de la discussion, du sens de l'écoute, de la production de contenus...

Ainsi, le bibliothécaire médiateur culturel est un professionnel qui favorise l'accès à des documents, des événements, des services et des ressources, en prenant en compte les préoccupations et les caractéristiques particulières d'une communauté donnée, afin de toujours s'adapter à ses besoins. Ce n'est qu'en devenant de véritables médiateurs culturels que les bibliothécaires feront des bibliothèques publiques des lieux incontournables de transmission de la culture, et donc d'émancipation de l'individu. On peut alors penser une offre documentaire élaborée avec les lecteurs (clubs de lecteurs, coups de cœur conjoints entre usagers et bibliothécaires, blogs…) à laquelle s'ajoute ce qui devient le rôle propre du bibliothécaire, c'est-à-dire offrir à réfléchir, à comparer, à échanger, à dialoguer.

Enfin, la médiation en bibliothèque peut également se construire de manière à offrir aux usagers ce qui est connu d'eux, qui est familier, pour ensuite les mener vers des choses plus surprenantes, qu'ils découvriront.

3. Les cinq dimensions de la médiation

L'idée de médiation recouvre donc un aspect humain essentiel, puisqu'elle implique une mise en relation entre une demande (celles des usagers) et une offre (celle de la bibliothèque). Il s'agit donc d'une relation de service. Attitude et réponse pertinente sont des éléments phares de la réponse à donner. En bibliothèque, chaque étape du métier peut être considéré comme de la médiation, même si l'on distingue les fonctions de « back-office » (acquéreur, catalogueur, webmaster, informaticien…) de celles du « front-office » (orientation, accueil, conseil, formation à la recherche, chargé d'animation…).

On peut alors distinguer cinq types de médiation en bibliothèque, qui nécessitent chacune une formation, un apprentissage, de la part du bibliothécaire :

  • la médiation documentaire : elle consiste en une mise en relation des usagers et des collections. Elle recouvre également la formation à la recherche d'information, des formations à l'utilisation de la bibliothèque, le renseignement, l'orientation…
  • la médiation sociale : elle concerne le rôle et la place de la bibliothèque dans la cité. Elle a donc pour objectif une ouverture vers tous les publics individuels ou en groupe, ainsi que vers les associations et services municipaux.
  • la médiation culturelle consiste quant à elle à mettre en valeur, par l'organisation d'événements particuliers (expositions, conférences, spectacles…) des collections spécifiques de la bibliothèque par exemple.
  • la médiation numérique, tels que des formations à distance, des services de référence en ligne, des services de questions / réponses, des blogs thématiques…
  • la médiation technologique, qui se situe autour des pratiques rédactionnelles, des outils technologiques qui permettent à une communauté universitaire de trouver l'information voulue, et de la collaboration entre bibliothécaires et enseignants-chercheurs.

Pour aller plus loin :

. Abdourar, B.N. ; Mairesse, F.  La médiation culturelle, Paris : Que sais-je ? 2018

. Caune, J. 1999. Pour une éthique de la médiation : le sens des pratiques culturelles. Grenoble : PUG.

    • Chaumier, S; Mairesse, F. 2013. La médiation culturelle. Paris : Armand Colin.

. Davallon, J. 1999. L’exposition à l’œuvre. Stratégies de communication et médiation symbolique. Paris : l’Harmattan.

. Dufrene, B ; Gellereau, M. 2004. « La médiation culturelle. Enjeux professionnels et politiques ». HERMÈS, n°38, 199-206.

    • Serain, Vaysse, Chazottes, Caillet. 2015. La médiation culturelle : cinquième roue du carrosse  ? Paris : l’Harmattan.

Auteur(s) :

RENAUDIN Coline

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